Normands et Vénitiens ont signés une redoutable alliance visant à mettre sur pied une flotte afin de permettre aux troupes de Robert Guiscard d'envahir la Grèce. La flotte grecque, bien que solidement commandé n'intervient pas dans l'Adriatique, mer vénitienne et se contente de mouvements
de surveillance afin de s'assurer que les flottes adverses ne débordent pas en Mer Egée.

Dès sa prise de pouvoir, Alexis Comnène a commencé à mettre sur pied une puissante armée et à nouer des alliances avec les principautés serbes et le Sultan du Roum. Il a envoyé auparavant l'un de ses plus fidèles soutiens, Georges Paléologue comme gouverneur de Dyrrachium. Il fortifie considérablement la cité et lui redonne son statut de forteresse. Les travaux se passent à la perfection, enhardis par la perspective d'une invasion normande.

Ceux-ci divisent leurs forces en deux, une première armée, plus réduite, s'empare de Vlöre plus au sud grâce à une attaque soigneusement orchestrée par Bohemond, le fils aîné de Robert. Celui-ci hisse alors les bannières des Hauteville au dessus de la ville depuis laquelle il rançonne les régions alentours et s'enrichit avec ses guerriers.

Le principal théâtre d'opération se joue cependant autour de Dyrrachium. Les Normands de Robert débarquent tout autour de la ville, la mettant sous blocus et sous un siège hermétique. La ville semble cependant imprenable, tant les byzantins en ont fait une forteresse redoutable depuis des années et surtout, grâce à leur énergique gouverneur. Au début de l'automne, l'armée Byzantine s'approche de la ville et les deux forces se font face. Les Byzantins ont pu compter sur le soutien d'un grand nombre de soldats turcs et serbes, glanés par Alexis en échange de promesses.

Les commandants Byzantins conseillent à leur Basileus d'attendre et de jouer le temps mais celui-ci souhaite rapidement régler le problème normand et affirmer son autorité impériale tout en profitant de son arrivée dans le dos des normands pour les prendre par surprise. Il prépare donc ses forces au combat.

-> Les forces de Robert ont été prévenues de l'arrivée imminente des grecs par les éclaireurs et les normands n'ont donc aucun mal à se positionner face à leurs adversaires. La première charge est normande, les troupes normandes ont en effet entendus les rumeurs de richesse dont s'était emparés Bohemond dans ses raids autour de Vlöre et ils ont hâte d'en faire de même. Les chevaliers normands mènent donc leurs troupes au combat, traversant les nuées de flèche byzantines et enfonçant le flanc droit de leur formation.

-> Les Byzantins réagissent promptement en faisant intervenir leur garde varègue qui colmate la brèche et massacre les levées normandes qui reculent peu à peu. Les Varègues mettent en déroute le flanc gauche des normands, entamant la poursuite. Dans leur fougue, les soldats d'élite byzantins ont cependant oubliés les chevaliers de Robert. Celui-ci, à la tête de ses propres hommes se jettent dans la bataille et repousse progressivement les byzantins dans leurs positions initiales.

-> La bataille continue violemment mais les grecs commencent à reculer face aux normands et surtout à leur nombre important de chevaliers. Pire, à l'aube du troisième jour de combat, à l'est, apparaisse des bannières normandes. C'est Bohemond de Hauteville qui, à la tête de ses contingents, s'est précipité vers le nord après avoir eut vent de l'arrivée des Byzantins. Ces normands tombent sur les arrières byzantins et taille en pièce plusieurs de leurs régiments de réserve.

-> Les contingents étrangers d'Alexis, jusque là restés en retrait se décident alors à agir. Ce sont les turcs qui prennent l'initiative, sous le commandement d'un émir turc, ils se préparent prudemment avant d'évacuer le champ de bataille et d'abandonner lâchement les grecs. Le salut d'Alexis vient de ses contingents serbes, fidèles à leur alliance, ils interviennent dans la bataille et permettent à l'armée grecque de se replier en bon ordre, malgré les lourdes pertes subies.

L'armée grecque se replie vers Thessalonique, laissant l'Epire sans protection. Bohemond harangue alors ses hommes pour mettre à sac la région tandis qu'aux premières neiges de Décembre, Dyrrachium tient toujours derrière ses remparts.